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Pendant que plusieurs s’interrogent sur la pertinence de promouvoir Michael Ryder au sein du trio de Saku Koivu, il me paraît essentiel de remettre les choses dans leur contexte. Contrairement à ce que l’on veut vous faire croire, la présence de Ryder, auprès de Koivu et Higgins, n’a rien à voir avec une démotion pour Sergei Kostistyn ou une promotion pour le principal intéressé.

Comme je l’écrivais dans le cadre de ma dernière chronique, l’entraîneur Guy Carbonneau doit à tout prix relancer le duo Higgins-Koivu. C’est d’abord et avant tout pour cette raison qu’il a pris la décision de réunir ces trois joueurs, qui formaient le meilleur trio du Canadien la saison dernière. Sans la contribution d’une deuxième ligne, l’équipe risque fort de plonger au classement, ce que l’on veut éviter chez le Canadien.

Le seul hic majeur avec cette réinsertion de Ryder, c’est que l’ailier droit n’a rien fait pour forcer son entraîneur à la remettre avec ses deux compagnons de trio. À sa défense, tous ceux qui ont pris sa place n’ont rien cassé non plus. Si cela avait été le cas, on n’en parlerait pas aujourd’hui.

D’autres diront que cette soi-disant promotion se fait au détriment de Guillaume Latendresse. Tant et aussi longtemps que son statut au sein de l’équipe se résumera à faire partie de la formation à tous les matchs. Latendresse devra lutter pour garder sa place dans l’alignement. Il lui serait avisé de ne pas trop parler à la presse lors des prochains jours. Car celle-ci cherchera à interpréter ces déclarations comme du ressentiment envers son entraîneur pour ne pas l’avoir muté avec Koivu et Higgins à la place de Ryder. Je ne vois aucune raison pour que l’on crie à l’injustice dans le cas échéant.

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Les rumeurs de transactions s’intensifient. Les Flames de Calgary seraient les partenaires pressentis pour transiger avec le Canadien. On a pu apercevoir le directeur général Darryl Sutter épié de près les récentes sorties du Tricolore. Les noms de Michael Ryder (7b-9p 16 pts) et Alex Tanguay (11b-27p 38 pts) ont été les noms les plus souvent mentionnés.

Doit-on en déduire qu’une transaction, entre les deux clubs, est imminente ? Pas nécessairement. Ce qui me paraît le plus plausible dans toutes ces tractations, c’est l’offre des Flames. Il ne faut pas être un grand connaisseur pour savoir que Tanguay n’est pas le type de joueur prisé par l’organisation albertaine. À 5,3 millions par année, il y a des parties où il doit provoquer de l’urticaire chez son entraîneur, Mike Keenan. À Calgary, on s’attend à plus de hargne de la part du hockeyeur de Ste-Justine.

Même si les Flames sont prêts à se départir de Tanguay, ce n’est pas en retour d’un ailier qui en arrache. Calgary va exiger davantage que Ryder et/ou un jeune espoir. L’équipe albertaine lutte présentement pour une place dans les séries ( elle occupe présentement le 7ième rang avec 56 points ), elle a besoin d’un attaquant susceptible de revigorer son jeu de puissance, qui avec un taux d’efficacité de 17 % se retrouve au 19ième rang de la LNH.

Celui qui correspond le plus à cette description, c’est Alex Kovalev (20b-23p 43pts). Keenan le connaît bien pour l’avoir déjà dirigé à ses débuts avec les Rangers de New York. Même si statistiquement parlant les deux joueurs se valent, l’importance de Kovalev, au sein du Canadien, dépasse largement ses performances sur la glace. Il est le seul joueur de la Flanelle qui par sa seule présence peut tenir l’opposition sur le qui-vive. Bob Gainey ne laissera jamais aller son gros ailier russe en retour de Tanguay. Surtout qu’il lui reste encore une année à son contrat qui lui rapporte 4,5 millions par saison.

Pour cette raison, il serait étonnant de voir les deux équipes conclurent une transaction. Peut-être dans l’avenir, mais pas pour le moment. Et si le retour de Ryder, en compagnie de Higgins et Koivu, provoque les flammèches espérées, pourquoi se départirait-on alors du joyeux luron terre-neuvien ?