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La chimie s’installe, quelques doutes persistent

Avant le début de la saison, l’entraîneur Guy Carbonneau vantait la chimie qui était en train de s’installer au sein de son équipe. Il ajoutait que cette chimie était en grande partie responsable pour le peu de changements effectués au cours de l’entre saison. Mise à part Sergei Samsonov, Mike Johnson, Guillaume Latendresse et Janne Niinimaa, le Canadien possède sensiblement le même alignement que celui de l’an dernier. Aucun des joueurs formant le noyau de la formation, depuis plusieurs saisons, n’a quitté pour des cieux plus cléments.

Si on revient à cette histoire de chimie, une notion fort abstraite pour plusieurs amateurs, elle s’exprime par une plus grande cohésion et solidarité entre les joueurs. La manière dont les joueurs ont répliqué, suite à la sévère mise en échec appliquée par Robyn Regehr à Aaron Downey, nous a donné une bonne indication du niveau de chimie qui règne présentement dans le vestiaire du Tricolore.

La présence derrière le banc de Guy Carbonneau n’est pas étrangère à ce changement de mentalité. Le nouvel entraîneur ne toléra pas qu’un acte d’intimidation de la sorte reste impuni, en particulier à domicile. Même si la mise en échec de Regehr paraissait légale à première vue, le défenseur des Flames s’est tout de même donné un bon élan avant de percuter Downey avec son épaule.

Il n’y a pas si longtemps, les joueurs du Canadien auraient laissé impunie pareille charge par un joueur adverse et se seraient laissés dicter l’allure de la rencontre.

Latendresse doit s’ajuster

Guillaume Latendresse ne s‘est toujours pas acclimaté au rythme effréné de la LNH. Après seulement 6 parties, il est clair que Latendresse devra apporter des ajustements majeurs à son jeu s’il veut être en mesure de justifier sa présence dans l’alignement à chaque partie.

À première vue, son patin semble être sa principale lacune. Son manque de mobilité l’empêche de se retrouver à proximité de la rondelle afin qu’il puisse effectuer un jeu ou appliquer une mise en échec. Car si on l’a préféré à Andrei Kostisyn, c’est qu’il pouvait apporter une dimension physique à cette équipe.

On sera patient avec Latendresse, même s’il ne parvient pas à s’inscrire au pointage sur une base régulière. Par contre, on le sera moins s’il ne parvient pas à faire sentir sa présence à chaque fois qu’il saute sur la glace. Son temps de glace ne fera que diminuer et il risque bien de se retrouver sur la galerie de presse avant longtemps.

Parlant de son temps de glace, il est déjà en constante régression. Lors des deux dernières parties, contre Calgary et Chicago, Latendresse n’a joué que 6 : 18 et 5 : 28, n’effectuant que 9 présences par match. C’est bien peu pour se faire justice, j’en conviens, mais il serait étonnant que Carbonneau ne lui en accorde davantage.

Pour ceux, persuadés qu’il obtiendrait plus de succès en évoluant sur l’un des trois premiers trios, je n’en suis pas si sûr. Si c’était le cas, il aurait dû prouver à son entraîneur qu’il mérite, par ses performances, de joueur à la place d’Alexander Perezoghin aux côtés de Radek Bonk et Mike Johnson.

Présentement, la priorité de Guy Carbonneau est de relancer son deuxième trio et non de mettre en valeur une recrue qui en est à ses premiers coups de patins dans la Ligue nationale.

Mais quoi qu’on en dise, il ne s’agit pas d’une année perdue pour Guillaume Latendresse, car elle lui permet de se familiariser avec les exigences du sport professionnel. Et après seulement 6 parties en carrière, il beaucoup trop tôt pour porter un verdict sur le reste de sa saison encore moins sa carrière.

Les critiques continuent de pleuvoir sur Alex Kovalev

Comme sur l’eau sur le dos d’un canard, ces critiques n’atteignent pas le flegmatique joueur russe. À 33 ans, Kovalev a trop d’expérience pour se laisser perturber par les reproches qui lui sont adressées, et ce même si elles proviennent de son entraîneur.

Si les critiques se font trop insistantes, il demandera à l’équipe de l’échanger. Après cette saison, il lui restera encore deux ans à son contrat qui lui rapporte 4,5 millions par année. Le Canadien sait pertinemment que peu d’équipes seront intéressées à lui verser 9 millions pour deux ans. Il ne reste plus qu’à attendre la date limite des transactions pour savoir si une équipe juge appropriée de consentir autant d’argent pour un joueur dont les meilleures années sont derrière lui

Kovalev demeure une arme offensive dont le calibre n’est pas encore égalé par aucun de ses coéquipiers. Lorsqu’il se présente dans l’enclave, comme ce fut le cas contre les Flames, il est le seul joueur pouvant transpercer un gardien d’un lancer foudroyant. Il ne reste qu’à Carbonneau de trouver la combinaison qui permettra de le faire produire match après match. La venue d’Alexander Perezhogin sur le deuxième trio pourrait s’avérer la solution. Perezhogin possède la vitesse pour récupérer la rondelle le long des bandes et alimenter un franc-tireur de la classe de Kovalev.

Malgré les éclairs de génie, dont lui seul a le secret, Kovalev n’est pas le messie tant attendu par les partisans de la Flanelle. Et c’est là que le bas blesse. On voudrait plus de constance d’un joueur pourvu d’autant de talent.

Mais vous savez ce qui arrive à ces joueurs vénérés par leurs partisans ? Tôt ou tard, ils n’ont plus la cote auprès des amateurs et leur descente aux enfers en est que plus grande. Kovalev n’est tout simplement pas intéressé à subir le même sort. Il ne tient pas être sacrifié sur la place publique par des amateurs en manque de sang.

C’est ce qui explique pourquoi le Russe se comporte comme un mercenaire. Cette attitude est davantage un mécanisme de défense qu’une démonstration d’indifférence.

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