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Il faudra plusieurs bonnes performances d’affilée de la part de José Théodore pour dissiper tous les doutes qui planent sur lui. Même s’il dit qu’il redoublera d’ardeur durant les entraînements afin de se sortir de sa léthargie, aucun indice laisse croire qu’il s’en sortira de si tôt.


 


Dans le but de fouetter son joueur étoile, Bob Gainey ne s’est pas gêné pour le  critiquer publiquement. Suite à la défaite de 8-2, face à la Caroline, il lui a imputé la responsabilité d’au moins deux buts avant de l’accuser d’avoir privé son équipe de demeurer dans la partie.


 


Avec le recul, Gainey s’est aperçu que cette tactique n’apporterait pas les effets escomptés. Théodore est si ébranlé que les critiques à son endroit n’ont tout simplement aucun effet. De là l’idée d’en savoir plus sur son état mental. 


 


Pour se faire, Bob Gainey a décidé de le convoquer pour un entretien afin d’en connaître davantage sur le mal qui ronge son joueur étoile. Il est anormal d’avoir à retirer son gardien à 3 reprises au cours de ses 4 derniers départs. Même Mike Keenan n’y comprend rien.


 


Les propos échangés entre les deux hommes n’ont pas fait la manchette. On peut présumer que Gainey a pris bien soin de ne pas brusquer davantage un Théo submergé par le doute.


 


Rappelez-vous lors des dernières négociations, Gainey ne semblait pas très chaud à l’idée de faire signer un contrat à long terme à Théodore. Peut-être avait-il détecté, chez son gardien, des signes de faiblesses.  En l’absence d’une alternative viable, il n’avait eu d’autre choix que de lui consentir un contrat de 3 ans pour la somme de 18 millions. 


 


L’été dernier, Théodore bénéficiait encore d’un statut de veau d’or auprès de la junte médiatique. Celle-ci ne s’était pas gênée pour critiquer le directeur général pour la lenteur du processus de négociation. Si l’on se fie à la situation qui prévaut en ce moment, on comprend mieux les réticences de Gainey à vouloir s’attacher à long terme à un gardien dont les problèmes personnels n’ont cessé de défrayer la manchette au cours des dernières années.


 


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La position de gardien de but, en particulier à Montréal,  où les amateurs font souvent preuve d’intransigeance à l’endroit de leur cerbère, représente l’un des plus gros défis dans le hockey professionnel. Ici,  le gardien n’a pas droit à l’erreur, chaque but qu’il accorde est un but de trop et j’exagère à peine.  De plus, personne ne semble vouloir donner de crédit au marqueur. Et c’est encore pire lorsqu’il est un des joueurs les mieux payés. Théodore paie très chèrement la rançon, celle de sa gloire. 


 


Alors quoi faire pour régler le problème de Théodore ? On le remet dans le filet le plus rapidement possible afin qu’il recouvre sa confiance comme au risque d’assister à d’autres déconfitures,  ou bien on fait confiance à Cristobal Huet jusqu’à temps que celui-ci nous démontre ses limites. Il y a toujours l’option de rappeler le jeune Yann Danis, joueur par excellence du match des étoiles de LAH disputé mercredi. Danis a bien fait lors de son séjour à Montréal en début de saison lors de la blessure de Huet. Vous conviendrez que la situation dans laquelle se retrouve Bob Gainey est loin d’être idéale.


 


Dans la nouvelle LNH, le jeu est plus rapide, les tirs plus puissants et les opportunités de marquer plus nombreuses. La rondelle est beaucoup plus difficile à repérer. Incapable de s’ajuster, Théodore ne voit plus la rondelle, il garde les but à l’aveugle. Ses yeux suivent rarement la rondelle, il regarde régulièrement  derrière lui pour vérifier si le disque n’a pas pénétré dans le filet. 


 


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Le problème de Théodore se situe entre les deux oreilles. La pression commence à monter alors qu’il doit composer avec de lourdes distractions à l’extérieur de la glace.


 


Mercredi soir, à l’émission Bonsoir les sportifs, l’animateur Ron Fournier, l’un des hommes les mieux renseigner à Montréal, parlait dans des mots à peine cachés, que Théodore pourrait souffrir d’une dépression nerveuse ou d’un burn out. Pour la première fois, il est question d’un problème plus sérieux que de la simple perte de confiance.


 


Et même si on rappelle, sans cesse, sa grande force de caractère, un homme à ses limites. Il est plus facile pour monsieur et madame tout le monde de s’en tirer, à l’abri des regards, ce qui n’est, de toute évidence,  pas le cas pour Théodore.