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L’excellent début de saison que connaît le Canadien a poussé les équipes adverses à s’ajuster au style pratiqué par ce dernier. Incapable de rivaliser de vitesse, elles se sont alors mises à exploiter l’une des principales faiblesses du Canadien, depuis des années, le jeu le long de bandes. Pour ceux qui croient que les petits joueurs reviendront à la mode d’ici peu, n’ont certainement pas vu la partie face aux Maple Leafs de Toronto. Malgré l’application des règlements, le joueur au gros gabarit a toujours son utilité.

Durant la troisième période, les joueurs du Toronto repoussaient constamment le porteur du disque contre la bande pour neutraliser sa vitesse. Pris au piège, le joueur du Tricolore n’arrivait pas à remettre la rondelle à un coéquipier puisque l’adversaire se mettait souvent à deux pour contrecarrer ses efforts. Le premier le neutralisait physiquement, tandis que le second recueillait la rondelle pour relancer l’attaque.

Erreur mentale

La punition prise en prolongation pour avoir eu trop de joueurs sur la glace, a coûté la partie à la troupe de Claude Julien. Elle est venue anéantir tout le travail effectué lors du troisième vingt, alors que le Canadien avait réussi à combler l’écart et même prendre les devants sur le but d’Alex Kovalev. Cette défaite est d’autant plus difficile à encaisser puisque l’équipe avait réussi à racheter sa contre performance de jeudi dernier face au Penguins de Pittsburgh.

Rappelez-vous, les premières parties où l’équipe parvenait à soutirer des victoires in extremis. Et bien maintenant c’est leurs adversaires de leur jouer le même tour. Ils prennent avantage des erreurs mentales causées par la fatigue accumulée lors de cette première portion de calendrier. Rien de trop inquiétant, mais il faudra que Claude Julien et son groupe d’entraîneurs restent vigilants.

Il faut croire que l’on assiste au retour du balancier. En début de saison, l’équipe parvenait toujours à faire preuve d’opportunisme à des moments importants. Ce qui fut encore le cas samedi soir dernier face au Leafs lorsque l’équipe est parvenue à combler un retard de deux buts en deuxième période, avant d’en céder un troisième avant la fin du deuxième vingt. Mais il ne faudrait pas négliger les conséquences de ses efforts physiques soutenus pour revenir à la marque. Face à Pittsburgh, le Canadien a également dû combler un retard de 2-0.

Le stress lié à la fatigue

La fatigue n’explique pas tout, mais en partie. Les nombreuses parties remportées par la marge d’un seul but ont eu pour effet de surtaxer ses meilleurs éléments de la formation. Cette fatigue physique se traduit par des erreurs mentales qui peuvent coûter des victoires. La punition pour avoir eu trop de joueurs sur la glace en temps supplémentaire en est l’exemple parfait.

Il y aussi le fait que le Canadien peine à marquer le but d’assurance qui briserait les reins de ses adversaires et permettrait de reposer ses joueurs clés en fin de partie. À 4-3 en troisième période, contre Toronto, la partie était loin d’être gagnée. Une équipe de premier plan sait pertinemment qu’elle se doit de revenir à la charge et marquer le 5ième but. Il faut croire que l’arsenal du Canadien ne le permet pas. Les nombreuses victoires par la différence d’un seul but le démontre bien.

En comparaison avec Toronto et Ottawa qui se livrent des luttes épiques depuis déjà quelques saisons, on sent chez ces équipes que l’on contrôle le stress lié à la fatigue plus facilement. Pour accéder à un niveau supérieur, le Canadien devra trouver un moyen de gagner ses matchs de façon plus décisive sans avoir à dépendre uniquement de son talent et de sa vitesse, elle devra apprendre à gagner avec son physique.