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Lorsque Chris Higgins a été sélectionné au 14ième rang par le Canadien lors du repêchage de 2002, tous les observateurs s’entendaient pour dire que l’équipe venait de mettre la main sur un joueur de qualité dont la polyvalence permettrait un jour d’accéder à la LNH. Higgins avait fait la preuve de sa grande valeur dès sa première saison dans les rangs universitaires en terminant premier compteur de son équipe avec une fiche de 14 buts et 17 mentions d’aide pour 31 points en seulement 27 parties. Sa performance lui avait valu le titre de recrue de l’année dans la Eastern College Athletic Conference.

À sa dernière saison dans les rangs universitaires américains, en 2002-03, Higgins a compilé une fiche de 20 buts, 21 passes en 28 parties, ce qui lui mérita d’être co-récipiendaire du joueur de l’année dans la Eastern College Athletic Conference ainsi que finaliste pour l’obtention du Trophée Hobey-Baker, remis au joueur universitaire par excellence aux États-Unis.

Ce natif de Smithtown, dans l’état de New York, n’avait qu’une seule ambition depuis sa tendre enfance, celle de se joindre un jour au Canadien, l’équipe qui l’a fait rêver toute sa jeunesse. Lorsqu’il fut sélectionné en première ronde en 2002, il sentit que son rêve était maintenant à sa portée et qu’à force d’efforts et de détermination il parviendrait à le concrétiser. Aujourd’hui Chris Higgins peut se targuer d’avoir réussi là où bien d’autres premiers choix avant lui ont failli. Il est un membre en règle du Canadien de Montréal, équipe pour laquelle il a sacrifié une éducation de classe mondiale à Yale.

Lorsque Chris Higgins a pris la décision de quitter le programme de l’université Yale pour se joindre à l’organisation du Canadien en 2003, son entraîneur Tim Taylor n’entretenait aucun doute sur ses capacités de pouvoir un jour évoluer dans la LNH. Dans un article paru dans le journal de l’Université Yale, Taylor déclarait que son joueur n’appréhendait nullement la pression qui accompagne les choix de première ronde et que cette pression lui servirait de motivation supplémentaire. Sa nature compétitive en plus de sa force mentale et physique ont toujours été à l’origine de ses succès.

Depuis 2003, année à laquelle il a fait le saut dans les professionnels, Higgins, 5 pieds 11 pouces et 190 livres, a su s’adapter aux rigueurs d’un calendrier de 80 parties. Chris Higgins a connu des saisons de 48 et 51 points lors de ses deux premières saisons à Hamilton. Il s’en trouve beaucoup pour affirmer qu’il a été le meilleur joueur à Hamilton l’an dernier, en particulier lors de la deuxième moitié de saison. Il faut rappeler qu’il provient des collèges américains où l’on dispute beaucoup moins de parties que dans la ligue canadienne de hockey, donc une période d’adaptation était requise afin qu’il apporte les ajustements nécessaires. La preuve c’est qu’il a disputé 76 parties la saison dernière, sans connaître de périodes creuses.

Ses habiletés naturelles ainsi que son excellent coup de patin lui procure une polyvalence qui constitue la raison première de présence au sein de la formation. Malgré ses succès offensifs, son positionnement sur la glace lui permet d’exploiter son excellent coup de patin et lui permet de couvrir un large territoire tout en lui offrant l’opportunité de prendre avantage des espaces libres qui s’offre à lui. Le fait qu’il ait évolué dans les rangs universitaires américains, où l’on évolue sans ligne rouge, lui confère aussi un léger avantage sur ses compétiteurs. La passe qu’il a effectué à Tomas Plekanec, pour que celui-ci se présente seul devant Ed Belfour lors de la deuxième partie hors-concours contre Toronto, le démontre bien.

Si on devait comparer Chris Higgins avec des joueurs qui évoluent présentement dans la LNH, John Madden des Devils du New Jersey et Simon Gagné des Flyers de Philadelphie sont des noms qui viennent à l’esprit. Deux joueurs de centre qui peuvent évoluer à l’aile et dont la qualité de leur jeu défensif a forcé leurs organisations respectives à les faire graduer plus rapidement. Un style qui n’a pas la flamboyance pour s’attirer l’adoration des fans, mais qui satisfait pleinement les attentes d’un entraîneur.

Chris Higgins s’est taillé une place avec le Canadien l’an dernier à Hamilton. Sa constante progression depuis sa sélection en première ronde a convaincu l’état-major qu’il était prêt à faire le saut. De toute façon, à quoi bon garder un espoir dans les mineures si celui-ci ne peut plus progresser ? On peut présumer que Doug Jarvis ne s’est nullement gêné pour plaider sa cause auprès du directeur gérant. Higgins a tout pour plaire à un entraîneur. Il est de ceux qui ne contestent pas les décisions, acceptent de se sacrifier pour les besoins de l’équipe et qui connaît maintenant les rigueurs d’un calendrier professionnel.

L’échange de Marcel Hossa aux Rangers : Gainey entretient ses relations.

Plusieurs partisans furent étonnés par la décision de Bob Gainey d’échanger Marcel Hossa aux Rangers, malgré que ce dernier eu connu un excellent camp d’entraînement. Pour bien des amateurs la valeur de Marcel Hossa était de loin supérieure à celle d’un joueur comme Garth Murray qui n’a inscrit qu’un maigre filet en 20 parties dans la LNH. Cela démontre également combien il est difficile de faire une bonne évaluation d’un joueur à Montréal, en particulier lorsque tous ses faits et gestes, ses bons comme ses mauvais, sont scrutés à la loupe par des médias omniprésents. Cette décision n’est toute fois pas étonnante puisque Sather et Gainey entretiennent une relation qui n’a pas trop desservi le Canadien jusqu’à maintenant. Rappelez-vous l’échange qui a permis au Tricolore d’acquérir Alex Kovalev en retour de Josph Balej et celui qui lui a permis de devancer son rang de sélection lors du dernier repêchage pour ainsi mettre la main sur Guillaume Latendresse. Si on s’y arrête quelque peu, Marcel Hossa, qui aura 24 ans d’ici la fin de l’année, ce n’est pas trop cher payer pour entretenir une relation qui a été jusqu’ici fort profitable à l’organisation.

La rétrogradation de Guillaume Latendresse

Lorsque Marcel Hossa fut échangé aux Rangers, plusieurs ont interprété cette transaction comme la confirmation que Guillaume Latendresse était finalement parvenu à se tailler une place au sein de la formation. C’est donc avec déception qu’ils ont appris son renvoi à Drummondville. Que doit-on retenir de cette décision prise par l’état major ? L’organisation désire obtenir la confirmation que la jeune sensation sera en mesure de mettre en pratique ce qu’il a appris lors de son séjour avec l’équipe. L’exemple de Patrice Bergeron fut employé à maintes reprises par ceux qui désiraient voir Latendresse demeurer avec l’équipe. La différence, c’est que Bergeron est parvenu à se tailler rapidement une place parmi les deux premières lignes ce qui a eu pour incidence d’augmenter considérablement son temps de glace et ainsi d’accélérer sa progression.

On ne pouvait tout de même pas demander à Latendresse d’évoluer sur une base régulière en désavantage numérique comme c’est le cas pour Higgins ou Plekanec. La décision rendue par Bob Gainey et ses hommes de hockey de le renvoyer à son club junior ne sera que bénéfique pour ce joueur rempli de promesses, mais dont la confiance reste encore à bâtir.